Notre histoire

La longévité de l’harmonie-fanfare de l’Espérance de Cannes n’est pas donnée à toutes les institutions musicales. Hormis au début de la Guerre et durant les confinements dus à la pandémie du covid-19, les répétitions et les manifestations n’ont jamais cessé depuis 1923. Des jeunes garçons du Suquet encadrés par les abbés et les présidents successifs, à l’orchestre mixte tant en genres, âges et origines géographiques que nous connaissons aujourd’hui, l’Espérance a tenu le cap, quand d’autres orchestres de Cannes ont disparu.


L’Espérance de Cannes lors de la messe de Sainte-Cécile en l’église Notre-Dame de l’Espérance du Suquet, à Cannes, 2018

Répétition dans les caves de l’Espérance au Suquet, à Cannes, c. 1970

L’histoire de l’Espérance est intrinsèquement liée à celle du Suquet et de son église « Notre-Dame de l’Espérance » et par là-même à celle de Cannes. C’est l’Abbé Grau, curé de la paroisse, qui créé le patronage en 1921, dont est issue l’Espérance. Au début du XXe s., le Suquet est un quartier populaire, d’artisans et de marins.

L’orchestre répète aujourd’hui encore dans les bâtiments historiques de la Castre, au sommet de la colline du Suquet. Les « Caves de la Tour » de l’Espérance ont longtemps accueilli les répétitions et les cours d’instruments, jusqu’à la réfection du bâtiment de l’ancien orphelinat dans les années 1970.


La grande salle de l’ancien orphelinat au Suquet, utilisée pour les entrainements des majorettes, c. 1988

L’équipe de football de l’Espérance de Cannes, c. 1930


Si aujourd’hui l’Espérance de Cannes est uniquement une association musicale, il n’en est pas de même à sa création, quelques années après la Première guerre mondiale. En effet, Pierre Pagni, amoureux du ballon rond, décide dès 1921 de former une équipe de football avec les jeunes du patronage. Les succès ne se font pas attendre et une association ayant pour but « l’éducation populaire et sportive de la jeunesse » est rapidement fondée et reconnue officiellement le 24 août 1922.


Portrait de l’Abbé Grau (1873-1963), fondateur de l’Espérance de Cannes, c. 1950


Le patronage s’ouvre aussi aux activités culturelles. Des représentations théâtrales sont organisées dans l’ancienne chapelle Sainte-Anne. En 1922, la fanfare de l’Espérance est créée, toujours sous l’impulsion de l’infatigable Abbé Grau et grâce aux efforts de l’Abbé Carrère, vicaire. Formée de clairons, de tambours et de fifres et placée sous la direction de Jean Revel, l’Espérance se produit pour la première fois au printemps 1923.

À partir de cet instant, il est difficile de dissocier le Suquet et Cannes de la fanfare de l’Espérance. Elle participe aux processions, mais aussi aux manifestations sportives présentant et encourageant les équipes suquétanes.


La musique de l’Espérance de Cannes accompagne l’équipe de gymnastique à Tournon, 1931

L’Espérance de Cannes joue en civil à Cannes la Bocca, 1942

En 1939, l’interruption des activités est inéluctable. Malgré les interdictions de l’occupant, la fanfare est relancée en 1941, des défilés sont organisés et les clubs sportifs reprennent des activités. En 1942, Jean Revel devant fuir la Gestapo avec le chef de clique Lino, deux jeunes Suquétans deviennent responsables de la musique : Béjol pour la clique et Daumas pour l’harmonie.

Le jazz de l’Espérance est créé vers 1942. Il participe ensuite à toutes les manifestations artistiques et de bienfaisance au profit de multiples sociétés, colonies de vacances, prisonniers de guerre, entr’aides, etc. La fanfare reprend ses nombreuses activités après la guerre, d’abord vêtue des uniformes militaires américains.


L’Espérance, au sortir de la guerre, porte l’uniforme américain, 24 août 1946

L’Abbé Otta défile avec les jeunes de l’Espérance de Cannes, 1950

En 1949, Georget Daumas et l’abbé Otta vont redynamiser la musique en y incorporant exclusivement de jeunes garçons de dix à vingt ans. Différents chefs de clique se succèdent à partir de ce moment à la tête de la formation.


L’Espérance de Cannes, constituée de jeunes garçons de 10 à 20 ans défile Boulevard Carnot à Cannes, 1960

Après la guerre, l’Espérance créée une colonie de vacances au monastère franciscain de Saorge. Cette colonie constitue un véritable vent de liberté pour les enfants du Suquet qui pouvaient partir un à deux mois durant l’été, aux frais des Allocations familiales.


La colonie de vacances de l’Espérance de Cannes à Saorge lors d’une visite à Turin, 1957

L’Espérance de Cannes joue pour la fête patronale de la Saint-Sauveur, place de la Castre au Suquet, 1976

En 1963, le 40e anniversaire de l’Espérance donne lieu à de brillantes manifestations auxquelles participent plusieurs formations musicales. L’Espérance participe aux fêtes locales comme la Saint-Sauveur et également aux carnavals de la région dont le spectaculaire carnaval de Nice qui a regroupé jusqu’à 2000 musiciens en 1968.

En 1967, l’Espérance crée un groupe de majorettes, le troisième de Cannes. Sous la direction générale de Christine Chaugny et de la capitaine Chantal Di Marzo, la section prend un essor magnifique. Alors que les bruyants bulldozers et pelles mécaniques du chantier de la voie rapide sont en repos dominical, c’est sur la place de la Castre que se déroule le baptême de la section des Majorettes, qui compte 30 membres, le 21 avril 1968.


Les majorettes de l’Espérance de Cannes concourent à Antibes – 1974

Les majorettes et la fanfare de l’Espérance de Cannes au Suquet, c. 1978

L’Espérance de Cannes joue au kiosque des Allées, 1991

D’abord composé uniquement de nombreux tambours, clairons et de quelques trompettes, l’orchestre s’étoffe progressivement. Jouant d’abord à l’unisson des musiques militaires, la clique va se transformer. Vers 1966, Yves Terrier, tromboniste aguerri, décide de mettre en place le premier morceau d’harmonie. Deuxième maison de l’Espérance, l’harmonie se produit régulièrement sous le kiosque à musique idéalement placé sur la promenade dite des Allées, au centre de la ville.

L’Espérance a formé des bataillons de musiciens depuis sa création et a à cœur de les faire progresser. Ils passent les examens musicaux de la fédération des sociétés musicales des Alpes-Maritimes. Souhaitant développer l’enseignement musical dans la région, Georget Daumas propose de créer un véritable conservatoire. En 1978, celui-ci voit le jour. Faute de locaux, les cours prennent place dans un premier temps dans les locaux de l’Espérance.


Création du Conservatoire de Cannes sous l’impulsion de Georget Daumas. En l’absence de bâtiment dédié, les cours ont d’abord lieu au Suquet, 1978

En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, puis en 1998, l’Espérance joue au Palais des Festivals avec l’orchestre régional de Cannes Région PACA, désormais promu au titre d’ « Orchestre national de Cannes ». C’est Philippe Bender qui dirige alors l’orchestre.


L’Espérance de Cannes interprète « 1789 » de P. Henry avec l’Orchestre régional de Cannes PACA à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, au Palais des Festivals, 1989

L’Espérance de Cannes et le maire de Cannes, David Lisnard, devant le monument aux morts de l’Hôtel de ville, 11 novembre 2021

Le titre de « Musique officielle de la ville de Cannes » a été attribué à l’Espérance en 1990 pour signifier clairement son engagement auprès de la ville. L’Espérance participe en effet à de très nombreuses manifestations officielles récurrentes, comme les commémorations nationales ou locales.

Pour célébrer le 90e anniversaire de l’Espérance, un appel est lancé aux anciens musiciens pour se joindre à l’orchestre et la fanfare lors des différents évènements organisés pour l’occasion. C’est ainsi que certains vont revenir dans les rangs de l’Espérance et trouver ainsi une deuxième jeunesse !


L’Espérance de Cannes lors de son 90e anniversaire, 21 juin 2013

L’Espérance de Cannes inaugure le Bal des fous sur la terrasse du Palais des Festivals, 2022

L’Espérance est présente à tous les évènements de la vie cannoise. Elle apparait ainsi inévitablement au festival de Cannes dans les années 1960. Au début des années 1970, l’Espérance joue en première partie du concert de Claude François, à l’ancien Casino municipal. L’Espérance a par ailleurs accompagné les Village People, participé à plusieurs reprises aux NRJ Music Awards dans les années 2000 et en 2023, au Bal des Fous.

En 2022 et 2023, la musique de l’Espérance a célébré son centenaire avec de multiples concerts et défilés dans la ville.


L’Espérance de Cannes en concert à la Licorne pour le centenaire de l’association, 2023

L’orchestre d’harmonie-fanfare est une école de musique efficace qui apprend le déchiffrage, à jouer ensemble et à s’écouter mutuellement. C’est aussi une école de la vie où l’on œuvre pour un collectif. Les concerts, les défilés et les moments de convivialité partagés procurent des souvenirs merveilleux, une fierté dans l’accomplissement et des amusements répétés. Le décompte n’est pas simple mais l’on estime que près d’un millier de musiciens ont fréquenté les bancs de l’harmonie jusque-là.

Rejoignez l’Espérance !

Pour en savoir plus sur sa longue histoire, découvrez l’ouvrage réalisé à l’occasion du centenaire de l’Espérance de Cannes.